La risposta di Dom Pateau: lavorare per l’avvenire


Romualdica: L'abbazia di Fontgombault e la liturgia romana

Dopo la intervista pubblicata su “Famille Chétienne” e la mia risposta su questo blog, c’è stato uno scambio epistolare con il padre Abate. Oggi l’abate di Fontgombault mi ha inviato questa articolata risposta, che pubblico volentieri e alla quale vorrei rispondere con calma, in un prossimo post. Lo ringrazio per il dialogo e spero possa essere utile per comprendere la condizione ecclesiale in cui si è giunti dopo 14 anni di applicazione di “Summorum Pontificum”.

Cher Professeur,

Soyez remercié d’avoir porté attention à l’interview de Famille Chrétienne et d’y avoir répondu par un texte intitulé : Construisons des ponts entre les personnes, pas entre les rites.

De fait la liturgie est le lieu par excellence pour édifier des ponts : pont avec le Christ afin de retrouver en lui tous les membres du peuple de Dieu.

Vous relevez à juste titre la difficulté à construire des ponts entre des fidèles qui participent à des formes différentes du rite romain et qu’il serait plus facile d’établir des ponts entre les personnes qui utiliseraient la même forme commune du rite romain. Je vous rejoins.

Jean-Paul II a promulgué après les sacres d’Ecône le motu proprio Ecclesia Dei, le 2 juillet 1988. Seuls les deux premiers mots du document ont été retenus en guise de titre, c’est dommage ! Le troisième mot est adflicta. La Commission du même nom n’est pas née dans les fastes d’une Église triomphante, mais plutôt sur la croix d’une division entre frères, une division qui dure.Faut-il souligner que les deux premiers numéros de ce texte mentionnent la tristesse : tristesse de l’Églisequi voit s’éloigner de la pleine communion quelques-uns de ses enfants, tristesse « particulièrement ressentie par le successeur de Pierre à qui revient en premier de veiller à l’unité de l’Église ».

Nous retrouvons cette tristesse chez François qu’il exprime à travers Traditionis Custodes.

Oui, vous l’avez compris, lassitude et tristesse sont mon pain quotidien autour de la question liturgique. Mon propos dans ces lignes est tout de réconciliation et de paix… de vérité aussi. En cela nous nous retrouvons. Comme vous le dites, j’ai essayé pour pacifier des chrétiens de tous bords de « trouver le ton le plus approprié pour donner du nouveau texte une vision qui ne soit pas source de division, intolérante, d’opposition frontale. »

Il faut bien reconnaître que beaucoup reçoivent TC comme un signe de rupture et ne comprennent pas. Certains ne se reconnaissent pas dans les fidèles décrits et se sentent agressés. Que dire à ces prêtres, ces fidèles, qui depuis des années travaillent souvent de façon cachée et peu reconnue à soigner des blessures, à ramener dans le troupeau. Ils sont découragés, accusés faussement de refuser Vatican II, de refuser la Messe 69, de parler de la “Vraie Messe”, de la “Vraie Église”.

TC gère des situations très différentes par une même norme, amalgame sans sembler reconnaître les grandes différences des fidèles assistant au VO, ignore surtout l’existence de fidèles ou de communautés qui ne sont pas opposés à un chemin de réflexion sur la liturgie et qui parfois l’ont même anticipé.

Comme Abbé, saint Benoît me demande de veiller à conserver toutes les brebis qui me sont confiées, à marcher à leur pas… celles qui courent et celles qui boitent aussi. C’est aussi la sollicitude que partage François pour l’ensemble du troupeau, lui qui demande au pasteur d’être à la fois à l’avant, au milieu et à l’arrière du troupeau.

Oui, nous sommes d’accord pour travailler autourde deux exigences centrales : construire des ponts entre les fidèles et mettre fin aux batailles liturgiques.

Voici donc quelques éléments que je vous partage :

a) Au sujet de Summorum Pontificum et l’introduction de deux formes dans l’unique rite romain.

Vous reprochez à Benoît XVI, l’usage des termes de “forme extraordinaire” du rite romain comme « quelque chose qui a été inventé en 2007, qui n’a aucun fondement dans le passé ecclésial », une « astuce », un « trucage systématique »… quelque chose qui a apporté la « bataille », non pas la « paix », créant des illusions, des distorsions de perspectives, des mirages et des cauchemars… Une sorte de « folie collective ».

Le constat me semble vraiment excessif car en bien des endroits, un vrai chemin de réconciliation s’est opéré. Les évêques français le soulignaient dans une synthèse controversée reprenant les résultats de l’enquête de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi sur la mise en œuvre de SP : « Dans la plupart des diocèses, la situation semble apaisée. » Par l’action persévérante et non sans mérite d’évêques, de prêtres, de vrais lieux de paix liturgique et d’enrichissement mutuel se sont peu à peu établis. Cela a demandé et demande beaucoup d’humilité de la part de tous… mais c’est ainsi que grandit l’Église.

Doù vient donc le terme de « forme » employé dans le contexte liturgique ? Est-ce le fait de la précipitation ?

La formule apparaît dans une lettre envoyée par le Cardinal Lustiger au Cardinal Ratzinger à l’automne 2000. Confronté à une demande de paroisse personnelle assez agressive, l’Archevêque de Paris avait rappelé au groupe demandeur – avec copie au Cardinal Ratzinger – les initiatives bienveillantes qu’il avait prises pour que puissent coexister en pleine communion de la foi et de la charité des fidèles attachés à « l’une ou l’autre forme de l’unique rite romain. 

Le mot ne pouvait que résonner dans le cœur de celui qui comprenait déjà le chemin de l’Église selon une herméneutique de continuité. En face de ceux qui considéraient la « nouvelle Messe » comme le fruit d’une rupture, assumée pour les uns ou subie pour les autres, l’affirmation de deux formes dans un même rite replaçait la question dans le grand fleuve liturgique qui a traversé les siècles. Benoît XVI pouvait ainsi écrire aux évêques :

Il n’y a aucune contradiction entre l’une et l’autre édition du Missale Romanum. L’histoire de la liturgie est faite de croissance et de progrès, jamais de rupture. Ce qui était sacré pour les générations précédentes reste grand et sacré pour nous, et ne peut à l’improviste se retrouver totalement interdit, voire considéré comme néfaste. Il est bon pour nous tous, de conserver les richesses qui ont grandi dans la foi et dans la prière de l’Église, et de leur donner leur juste place.

Les Cardinaux Lustiger et Ratzinger, en utilisant et en reprenant l’idée de deux formes dans un unique rite romain n’innovaient pas mais reconnaissaient la proximité objective des deux rites (ce qui n’est pas le cas par exemple des rites orientaux ou même du rite romain avec le rite ambrosien…). Il y a une filiation et par là des pierres d’attente pour une approche pacifiée de la question liturgique que l’on pourrait comprendre à la lumière de chemin de tant d’adolescents qui trop vite émancipés reviennent un jour vers leur père pour re-connaître ce qu’ils ont peut-être trop vite oublié. (cf.Homélie de François pour le dimanche des grands-parents le 25 juillet 2021).

Benoît XVI en coopérateur de la vérité, et comme il l’a fait souvent, manifestait son génie en réconciliant des situations matériellement contradictoires dans une lumière plus haute. Parler d’un seul rite romain invitait à une connaissance, à une reconnaissance mutuelle.

Si beaucoup ont profité matériellement de Summorum Pontificum ou l’ont amèrement critiqué, peu semblent avoir vraiment travaillé à mettre en œuvre jusqu’à son terme l’esprit du texte.

Voici ce qu’écrivait Benoît XVI à la fin de sa lettre aux évêques :

Les deux Formes d’usage du Rite Romain peuvent s’enrichir réciproquement: dans l’ancien Missel pourront être et devront être insérés les nouveaux saints, et quelques-unes des nouvelles préfaces… Dans la célébration de la Messe selon le Missel de Paul VI, pourra être manifestée de façon plus forte que cela ne l’a été souvent fait jusqu’à présent, cette sacralité qui attire de nombreuses personnes vers le rite ancien….

Évidemment, pour vivre la pleine communion, les prêtres des communautés qui adhèrent à l’usage ancien ne peuvent pas non plus, par principe, exclure la célébration selon les nouveaux livres. L’exclusion totale du nouveau rite ne serait pas cohérente avec la reconnaissance de sa valeur et de sa sainteté.

Ces lignes avec le recul accusent.

Alors que l’an dernier Ecclesia Dei autorisait l’usage de nouvelles préfaces et de nouveaux saints, je me disais : « Enfin ! » Il avait fallu attendre 13 ans. Quatre jours après votre pétition signée par des liturgistes français connus et dont j’avais apprécié certains travaux me peinait profondément.

Dans le concret aussi de la vie des diocèses, des paroisses, les contacts n’ont pas toujours eu lieu… Certains revenaient de loin et le pas à faire tant d’un côté que de l’autre pouvait être difficile.

Le cardinal Ratzinger avait de fait désigné un but exigeant dans sa lettre au Professeur Barth du 23 juin 2003 :

Je crois que dans l’avenir l’Eglise romaine devra avoir à nouveau un seul rite : l’existence de deux rites officiels est dans la pratique difficilement “gérable” pour les évêques et les prêtres. Le rite romain de l’avenir devrait être un seul rite, célébré en latin ou en langue populaire, mais entièrement fondé dans la tradition du rite ancien; il pourrait intégrer quelques nouveaux éléments, qui ont fait leurs preuves, comme de nouvelles Fêtes, quelques nouvelles Préfaces dans la messe, un Lectionnaire élargi — un plus grand choix qu’avant, mais pas trop – une Oratio fidelium, c’est-à-dire une litanie de prières d’intercession après l’Oremus de l’Offertoire, où jadis il avait sa place. »

Au fond SP a été la réponse humble de Benoît au constat que la situation des fidèles issus de la mouvance de Mgr Lefebvre demeurait précaire dans l’Église mais aussi l’accueil du fait que des fidèles et des prêtres, venus d’autres horizons tiraient un vrai profit spirituel dans l’assistance à la Messe selon le VO ou dans sa célébration.

 b) A propos de la « concurrence déloyale » entre les deux formes… :

Peut-il y avoir concurrence alors que c’est le même Christ qui est partagé ? Il ne peut y avoir de concurrence en ce domaine de la liturgie mais seulement un service, service de Dieu, service du Peuple de Dieu.

Cette « concurrence déloyale » existe en bien des endroits dans l’Église : entre diocèses, au sein des diocèses entre des paroisses, entre les diocèses et certaines communautés de laïcs ou religieux… Le lien avec la paroisse pour beaucoup est rompu. Les chrétiens choisissent leur lieu de pratique, leur célébrant… C’est un fait qui ne vaut pas uniquement pour la question du VO. La question qui se pose alors est comment gérer cela ? Faut-il y voir une richesse ou une pauvreté pour l’Église ?

Ce qui n’est pas admissible, c’est de coller sur la forme extraordinaire l’appellation de « Vraie Messe ». Mais vous le savez bien, c’est surtout le fait de fidèles issus de la Fraternité St Pie X.

En revanche, l’Église me semble devoir prendre acte du fait que le VO répond aux attentes de fidèles et de prêtres et attire aussi des non-chrétiens principalement par sa sacralité. Il est admis et des sondages le confirment que s’il était davantage répandu plus de fidèles le pratiqueraient.

Lors d’un colloque consacré à SP, je m’étais permis de faire le constat un peu provoquant que si le NO était né du travail de prêtres célébrant le VO, c’est que ces prêtres avaient conscience d’un manque au regard de la vie de l’Église et de leur propre foi. En retour aujourd’hui, il est frappant de voir, cinquante ans après la mise en place de la réforme liturgique, des prêtres se tourner vers le VO comme s’il leur manquait quelque chose dans le NO… Votre travail de liturgiste devrait vous faire un devoir d’analyser cela. Avant de parler de reconnaissance mutuelle des deux rite, il faudrait parler de connaissance mutuelle des deux rites. L’Église ne peut mettre purement et simplement de côté un authentique trésor parce qu’elle l’a oublié, parce qu’elle l’ignore ou parce que certains l’ont caricaturé ; ce trésor, qui demeure pour des prêtres, pour des fidèles, pour des non chrétiens aussi le moyen d’un authentique chemin vers le Christ et parfois tout simplement de retour au Christ.

Par rapport à cette situation de concurrence, il est clair aussi que l’Église à le devoir de s’assurer que c’est bien le Christ et l’Église catholique que les fidèles vont rencontrer en allant en tel ou tel lieu.

Je doute beaucoup que la lutte contre une concurrence déloyale trouvera un terme dans la suppression pure et simple de la célébration selon le VO.

Supprimer le concurrent semble pour beaucoup le choix de TC dans son interprétation rigide. C’est simple et radical sur le papier. Vous conviendrez qu’il est difficile à l’heure actuelle d’apprécier les conséquences qu’aurait une telle application du texte même sur le court terme. Comment vont réagir les fidèles ? Retourneront-ils à leur paroisse ? Choisiront-ils d’assister à des Messes virtuelles, à des Messes clandestines ? Rejoindront-ils la Fraternité St Pie X ?

Plutôt que d’opposer TC à SP, il vaudrait mieux les remettre dans une continuité. Cette perspective serait aussi un moyen de consoler des fidèles désorientés, qui interprètent TC comme un acte dur et sévère frontalement contraire à ce que voulait Benoît.

SP serait un acte pour un temps.

TC ressemblerait au coup de sifflet donné par le maître d’école et qui met un terme à la récréation, un appel ferme de François à ce que la liturgie ne soit plus un chant de bataille, un appel à travailler à une unité liturgique répondant aux attentes légitimes de l’ensemble des fidèles que l’Église ne peut ignorer.

 Associé à un document ouvrant le NO à des enrichissements venus du VO, TC ferait la promotion de cette connaissance mutuelle, ce chemin ensemble vers une unité liturgique qui ne pourra se faire que dans la paix et la confiance.

 Aussi, je vous rejoins lorsque vous écrivez : le défi de faire la paix passe des “ponts entre deux formes rituelles” aux ponts “entre les fidèles qui utilisent la seule forme commune”. Beaucoup des choses que vous désignez comme “inaliénables” dans le VO doivent être découvertes, introduites ou reconnues dans l’Ordo voulu par le Concile Vatican II.

c) La réforme de la réforme à l’abbaye.

Vous évoquez l’histoire de l’abbaye et une certaine hostilité à l’égard de Vatican II. Ce propos m’étonne… Le Père Abbé Jean, mon ante-prédecesseur, qui a vécu la période du Concile aimait à préciser que la situation de crise qu’a traversée et que traverse l’Église n’était pas survenue “à cause du concile mais à l’occasion du Concile.”

Vous émettez le souhait que l’abbaye se donne “progressivement à la découverte des trésors liturgiques du NO et les mette en commun, dans l’expérience monastique et dans l’expérience ecclésiale. Et aide ainsi toute l’Église à vivre la continuité de l’essentiel du depositum fidei (=dépôt de la foi) dans la nouvelle formulation de sa présentation.”

Ce travail est commencé depuis longtemps… au cours d’une histoire liturgique mouvementée… avec des beaux moments comme celui de ma bénédiction abbatiale présidée par Monseigneur Armand Maillard, des prêtres diocésains, des religieux ont concélébré en forme extraordinaire et en sont sortis profondément reconnaissants…

Dom Jean Roy, abbé de Notre-Dame de Fontgombault de 1962 à 1977, accueillit de bonne grâce le petit train de réformes de l’Ordo Missæ en 1965. Non sans quelques appréhensions, il suivit la fermentation qui devait aboutir en 1969 à la promulgation du nouvel Ordo Missæ dont il perçut à la fois les qualités et les limites. Le NO fut adopté à la fin de l’année 1974 à l’abbaye lorsqu’il devint obligatoire par l’approbation de la traduction en français.

Le Père Abbé recommanda aux prêtres de l’abbaye de conserver dans la célébration des saints mystères les dispositions de piété, de respect, de sens du sacré qu’ils avaient acquises à l’école du missel tridentin.

Dans le prolongement de la lettre circulaire , Quattuor abhinc annos du 3 octobre 1984, à partir de la fête de l’Annonciation de 1985, les prêtres du monastère, à condition d’en faire personnellement la demande à l’ordinaire du lieu, reçurent la permission de dire la moitié des Messes de la semaine selon le missel tridentin.

Enfin, Dom Antoine Forgeot, successeur du Père Abbé Jean Roy, obtint de la Commission Ecclesia Dei le rescrit du 22 février 1989 autorisant à reprendre de façon habituelle le Missel de 1962. Le monastère fut vivement encouragé par la Commission à adopter tout ce qui pouvait esquisser un rapprochement avec le NO. L’abbaye conserva le nouveau calendrier pour le sanctoral, adopta quelques nouvelles préfaces, une prière universelle le dimanche et les jours de fête, le Per Ipsum chanté, le Pater chanté par les moines… La Messe y est concélébrée lors des plus grandes solennités ou dans des occasions particulières… Ces usages se révéleraient aller dans le sens de la pensée du cardinal Ratzinger. Il en témoigna lors des Journées liturgiques de Fontgombault en 2001. De façon plus personnelle, en 2011 peu après ma bénédiction abbatiale, lors d’une visite à Rome en présence du Père Abbé Antoine, le Pape Benoît m’invitait à “demeurer fidèle à l’héritage du cher Père Abbé.”… Quelle belle confirmation pour l’œuvre du Père Abbé Antoine.

Volontiers, je vous invite à venir faire un séjour à Fontgombault pour découvrir comment se vit la liturgie et l’enrichissement mutuel des deux missels.

Tout ceci me conduit à affirmer que c’est l’application partielle ou partisane de SP que ce soit d’un côté ou de l’autre qui a conduit à la situation actuelle… il y aurait eu la possibilité de faire autrement.

Vous évoquez mon passé et de fait cette connaissance mutuelle et pacifiée des deux ordo remonte loin et je la dois à mes parents. A l’âge de 14 ans, il m’a été donné de découvrir le VO mais non de façon exclusive. Jusqu’à mon entrée au monastère, en tant qu’organiste, j’ai servi la liturgie au cours de Messes célébrées selon les deux ordo. De là vient en partie une liberté qui n’est pas le lot commun dans l’Église. Cette liberté me semble essentielle pour connaître et recevoir l’autre selon ce qu’il est avec ses beautés mais aussi ses pauvretés et ses lenteurs.

Maintenant, je dois aussi vous avouer que le Christ mort, ressuscité, partagé, rencontré au cœur de la liturgie me vient de la célébration dans le missel de 62 et que ma célébration en 65, 69 en est imprégnée. Beaucoup de jeunes prêtres qui apprennent la célébration de la Messe de 62 à l’abbaye alors qu’ils ne la célébreront pas habituellement dans leur paroisse font cette même expérience.

Conclusion : Travailler à un avenir

Pour être clair et je l’assume, je crois utopique dans le domaine de la liturgie de vouloir construire des ponts en affirmant : « Rien n’est bon chez toi. Viens chez moi pour que l’on s’entende. »

Que faire alors ? Revenir à un unique rite commun et ordinaire ? C’était bien aussi la pensée du Pape Benoît.

Le Cardinal Ratzinger avait évoqué au professeur Barth un rite « dans la tradition du rite ancien » Partir du VO me semble difficile. Il y a notamment l’obstacle du latin, le travail aussi fait sur le lectionnaire. En revanche introduire des éléments du VO dans le NO répondrait à bien des attentes de beaucoup en donnant des éléments pour une possible re-sacralisation de façon plus perceptible tout en respectant la célébration dépouillée qui convient à d’autre.

Si François allait dans ce sens, bien des rapprochements pourraient s’opérer dans la seule forme commune qui aurait un mode de célébration ordinaire ou solennel. Je pense en particulier à la faculté d’user de l’offertoire du VO, à l’ajout de gestes qui recentrent tant le célébrant que les fidèles sur ce qui s’accomplit. Pourquoi ne pas rendre possible le grand silence du canon qui est comme l’iconostase du rite romain ?

Vous parlez d’affection et de norme dans votre texte… Pour moi la liturgie n’a jamais été le lieu de la norme mais d’abord le lieu de l’affection.

Si l’Église promulgue une norme liturgique, cette norme provient de « l’affection » de l’Église pour ses enfants. En ce sens, la liturgie répond au besoin du peuple chrétien. Le pasteur ne choisit ni ses brebis, ni ses prêtres… il les reçoit. Je repense à ce propos aux lignes de François au début des audiences consacrées aux dix commandements… non pas des commandements mais des paroles selon le sens du terme hébreux, des paroles d’amour.

« La question ne peut être résolu « ni par des “décrets d’en haut” ni par le “populisme d’en bas”. » C’est vrai. François a beaucoup parlé du polyèdre… Le premier pont à construire est dans le cœur où il faut établir un pont avec l’autre, un pont avec ce qu’il vit, avec ce qui est bon et beau en luiC’est ce que nous faisons en ces échanges.

François rappelle aussi que le temps est supérieur à l’espace… Ila invité maintes fois les religieux à la continuité et à la créativité dans la réception et la mise en œuvre du charisme de leurs instituts. Cette orientation vaut aussi dans le domaine de la liturgie : Nova et vetera… En cela, il reprend l’idée chère au Pape Benoît d’un renouveau dans la continuité qui au final se fonde sur le roc qu’est le Christ, tête du corps qui est l’Église. Il ne s’agit pas d’inviter l’Église à rompre avec son passé mais de profiter de tout pour un renouveau missionnaire.

 Recevez ces mots dans l’esprit dans lequel ils sont écrits, un esprit de paix, un esprit de service humble de l’Église, de toute l’Église et que Dieu vous bénisse.

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